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Pourquoi l’hallux valgus touche t-il principalement les femmes ?

Categories :Santé pratique

C’est un fait avéré : l’hallux valgus touche en immense majorité des femmes.

Cette déformation du pied semble en effet frapper des femmes dans 90 % des cas. Comment expliquer cette disparité ?

Qu’est-ce qu’un hallux valgus ?

Aussi appelé oignon au pied, l’hallux (“gros orteil” en latin) valgus (“tourné en dehors”) désigne une déformation du gros orteil.

Cette pathologie douloureuse pousse l’orteil à dévier vers l’extérieur, créant progressivement une bosse à l’intérieur du pied à la jonction du premier métatarsien et de la première phalange de l’orteil.

Progressivement, le gros orteil va cesser de jouer son rôle dans la marche à pied, forçant les autres à compenser – et dans un cercle vicieux, permettre à l’orteil douloureux de continuer à dévier de son axe habituel, entraînant des douleurs dûs au frottement avec la chaussure, mais aussi en interne.

Qui est touché par l’hallux valgus ?

D’après les statistiques de l’Assurance Maladie, 10 à 20 % des Français sont concernés par l’hallux valgus.

Or parmi ceux souffrant de cette pathologie, on compte 90 % de femmes, généralement après 40 ans. Pour expliquer une telle disparité, il convient de se pencher sur les causes de l’hallux valgus.

Quelles sont les causes de  l’hallux valgus ?

Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’un hallux valgus :

  • Il existe d’abord un facteur héréditaire. Avoir des parents souffrant de cette affliction augmente considérablement les chances qu’elle se développe chez les enfants. À ce titre, il peut toucher aussi bien les hommes que les femmes.
  • Certaines maladies neuro-musculaires ou rhumatismales jouent aussi un rôle, tout comme une anomalie du collagène.
  • Mais l’une des raisons principales de la disparité homme-femme réside dans la façon de se chausser. Le port fréquent de chaussures à talon favorise en effet la déviation du gros orteil et la déformation des articulations du pied. Des chaussures trop serrées sont à ce titre néfastes en contribuant à l’atrophie de certains muscles du pied.
  • L’hallux valgus est également favorisé par certains changements hormonaux, certains étant entraînés par l’âge (expliquant que cette pathologie frappe surtout les personnes de 40 à 50 ans), mais aussi par la ménopause.

Les femmes sont donc doublement exposées au développement de cette déformation.

Comment réduire les risques ?

Il est possible de réduire considérablement les risques de développement d’un hallux valgus rien qu’en portant des chaussures adaptées.

Des chaussures larges, permettant aux orteils de ne pas être en contact pendant la marche, va permettre d’éviter les phénomènes de compression favorisant le développement de l’oignon du pied.

Évitez en revanche les chaussures trop pointues et les talons hauts, du moins de façon régulière.

Quels traitements contre l’hallux valgus ?

À l’apparition de douleurs internes sur le bord du pied, il est fortement recommandé de changer de chaussures afin de faire en sorte de le pied soit moins enserré.

S’il ne s’agit pas d’un traitement à proprement parler, ce simple geste peut permettre de ralentir, voire de stopper l’évolution de l’hallux valgus.

Cependant, si la douleur persiste, il va probablement vous falloir avoir recours à un chirurgien orthopédiste spécialiste du pied pour qu’il vous présente les traitements possibles.

L’intervention chirurgicale va en effet devenir nécessaire à partir du moment où l’instabilité du gros orteil est avérée – même si elle ne sera en aucun cas accomplie de façon préventive.

Notez que les semelles orthopédiques et le port d’orthèses font partie de solutions parfois recommandées – du moins dans le cas d’une déformation récente – mais qui ne font pas consensus parmi les spécialistes du pied.

Si certaines causes du développement de l’hallux valgus sont difficiles à éviter, il est possible pour une femme de mettre les meilleures chances de son côté en repensant la manière de se chausser. Si les talons n’expliquent pas tout, et sont loin d’être la cause unique de cette pathologie, leur tendance à favoriser son développement doit être gardé à l’esprit.